collège Philippe de Vigneulles (Metz)

le tri


Une fois arrivé au camps, les nazis, procédaient par un grand tri.
Les prisonniers descendaient du train à bestiaux, et passaient devant un médecin qui jugeaient s' ils étaient "utilisables" ou non. Ils séparaient donc le groupe de déportés en deux : d'un côté les valides, ceux qui vont travailler, de l'autre les personnes âgés, les femmes enceintes, les personnes qu'on jugeait incapable de produire, et bien sûr les enfants, eux étaient exterminés.

« En plein jour on amena 600 garçons juifs âgés de douze à dix-huit ans. Ils portaient des uniformes de prisonniers, longs; très peu épais, ils avaient aux pieds des souliers usés ou des galoches. [...] Quand ils arrivèrent sur la place, le commandant leur ordonna de se déshabiller. Les garçons remarquèrent la fumée qui sortait de la cheminée et comprirent aussitôt qu'on allait les mettre à mort. Ils se mirent à courir en tous sens sur la place, fous de désespoir, et ils s'arrachaient les cheveux sans savoir par où s'enfuir; Beaucoup éclatèrent en sanglots incontrôlables, hurlant des appels au secours incontrôlables, hurlant des appels au secours qu'on pouvait entendre de très loin. « Les garçons se déshabillèrent avec la peur instinctive de la mort. Entièrement nus, ils se pressèrent les uns contre les autres pour éviter les coups et restèrent là, dans une immobilité absolue. Un garçon courageux alla trouver le commandant _ qui se tenait près de nous _ et lui demanda de lui laisser la vie sauve, lui promettant d' effectuer tous les travaux plus durs. Pour sa peine, il reçut des coups de trique sur la tête. « Beaucoup de garçons se précipitèrent vers les Juifs du « commando spécial », se jetèrent à leur cou et les supplièrent de les sauver. D'autres couraient, nus, dans tous les sens sur la grande place (pour éviter la mort). Le commandant appela à la rescousse un sergent SS armé d'un gros gourdin. « Quelques garçons continuaient à courir sur la place et tentaient de s'enfuir. Les SS les pourchassèrent, frappant au hasard, jusqu'au moment où ils redevinrent maîtres de la situation et les firent enfin tous entrer dans le bunker. Leur joie était indescriptible. N'avaient-ils donc jamais eu d'enfants ? »
Pour des raisons quelconques, il arrivait qu'un groupe d'enfant ne soit pas mis de côté pour servir à "autre chose " , des expériences médicales notamment ou comme domestiques des kapos.

sources :"Dites-le à vos enfants » Histoire de la shoah en Europe, 1933-1945 Préface de Serge Klarsfelf Stéphane Bruchfeld et Paul A. Levine édition : Ramsay